SURPRISE(S) POUR LES RETRAITÉS...@ Trainou

Le mardi 28 septembre,Claude Charamon, l e Président du club des retraités faisait sa surprise annuelle à ses adhérents. Ils étaient 57 à grimper dans le bus à 8 h00 du matin,  mais   sans savoir où ils partaient. C’était le voyage surprise  du Président.  Les lan gues allaient bon  train,  aiguisées par la curiosité. À chaque carrefour en effet l’éventail des destinations possibles se refermait et lorsqu’à Artenay le bus s’engagea sur la nationale 154, les questions se firent plus pressantes à l’endroit de Claude. « Dis donc Président c’est bien à Chartres que tu nous emmènes ? » C’était bien  à Chartres. Le bus s’est arrêté non loin de la cathédrale pour permettre au groupe de monter à bord du petit  train touristique.

En presqu’une heure ce dernier a réalisé un tour complet de la vieille ville de Chartres. Il est passé par de toutes petites rues bordées de pittoresques maisons à pans de bois pour rejoindre les bords de la rivière de l’Eure qui laissent découvrir des points de vue magnifiques sur les étagements d’églises et de toits anciens jusqu’aux flèches de la cathédrale. Tous les participants, qui n’ont plus leurs jambes de vingt ans, ont apprécié ce mode de transport pour visiter la ville, qui de plus n’est pas toute plate.

Après une trop courte visite de la cathédrale et de ses vitraux qui par leur fameux bleu ont fait la réputation de laville, retour au bus pour une  seconde étape.  

Oui mais dans quelle direction ? Car la surprise continuait. Cap à l’ouest vers le Perche et ses douces collines plantées de pommiers. La surprise fut levée

quand le bus pénétra dans la cour, immense, d’une vaste ferme percheronne fortifiée à l’auberge Grand’Maison « Au Cochon Grillé ». Là dans une salle de belles proportions nous attendait un apéritif qu’on pourrait facilement qualifier d’amélioré. Non seulement la sangria, le pommeau*, le vin, les jus de fruit étaient proposés en quantité, mais aussi force terrines toutes plus alléchantes les unes que les autres. Après plusieurs verres et plusieurs tartines, traversée de la cour pour porter salutations à Monseigneur le Cochon qui grillait sur sa broche depuis le petit matin.

Et c’est là qu’une autre surprise attendait nos retraités : le cérémonial pour débiter le cochon, digne des rites de la vénerie . Furent requis trois hommes et deux femmes pour accompagner l’animal jusqu’à son lit de découpe, et en grand appareil s’il vous plaît, toque blanche, grand tablier, et moustaches à la hussarde. Et prière d’aller ensuite s’essuyer les moustaches sur les joues de l’autre sexe. Et le groupe n’était pas au bout de sa surprise : quel délice, une chair tendre, fondante à se lécher les doigts et croustillante à se damner. Quant aux légumes, ils avaient cuit dans le ventre du cochon ; c’est tout dire. Le Président fut décoré de la médaille du Cochon Grillé et pour arroser tout cela, un petit calva percheron et postprandial fut le bienvenu ainsi qu’une promenade justement digestive dans le parc à la rencontre des animaux. D’autres confièrent leur digestion à la danse, tangos, valses ou madison.  

D’aucuns auraient pu s’attendre à ce que le retour vers Trainou fût quelque peu somnolent. Non, on évoqua les chansons d’hier ou plutôt d’avant-hier : « C’était en quelle année déjà que Richard Anthony chantait « Et j’entends siffler le train » ? ** Quant au Président, il n’en avait pas fini avec les questionneurs curieux : « Dis donc Président, où est-ce que tu nous emmènes l’année prochaine ? » C’est vrai, quelle surprise va-t-il encore leur faire ?

Jean LEDUC alias Tom

*          le pommeau est un mélange de jus de pommes et de calva, il titre entre 15 et 20 degrés.

           A consommer avec modération (bien sûr)

**         en 1962